mardi 8 février 2011

Urgent: le ministre accorde la gratuité

Voici le communiqué du ministre suivi de celui que j'ai envoyé aux médias

Telbec/ - Le ministre de la Santé et des Services sociaux, le docteur Yves Bolduc, a demandé à l'ensemble des établissements de santé du Québec d'assurer la gratuité des traitements médicalement requis pour stabiliser l'état des patients atteints de dégénérescence maculaire. Cette décision vise à contrecarrer une pratique en cours depuis 2009 dans certains cabinets privés de médecins, pratique consistant à facturer à certains patients des frais accessoires jugés excessifs par le ministre. Au cours des prochaines semaines, une fois la mesure mise en œuvre, les patients n'auront donc plus à assumer les frais accessoires excessifs qui leur étaient chargés à chaque traitement administré en clinique privée, des coûts s'établissant généralement entre 125 $ et 200 $. Toutefois, pour les services prodigués en clinique privée, les honoraires concernant des services non assurés par la Régie de l'assurance maladie du Québec et certains frais accessoires comme les gouttes ophtalmiques et les produits anesthésiques nécessaires à l'injection continueront à être assumés par les patients comme le prévoient les ententes. « J'ai déjà indiqué que je trouvais ces frais supplémentaires facturés aux patients largement injustifiés. C'est pourquoi j'annonce aujourd'hui une mesure qui mettra fin à cette pratique et permettra ainsi aux patients atteints de dégénérescence maculaire de recevoir les traitements médicaux auxquels ils ont droit dans un établissement du réseau de la santé et des services sociaux, sans se voir imposer des sommes prohibitives », a conclu le ministre Bolduc.

Comité pour une gratuité des soins pour les personnes atteintes de dégénérescence maculaire

Communiqué de presse : réactions au communiqué du ministre Bolduc

Québec, le 8 février 2011. Après des mois d’une résistance acharnée, le comité pour une gratuité des soins pour les personnes atteintes de dégénérescence maculaire se réjouit de l’annonce du ministre de la Santé, Yves Bolduc. Mais avant de crier victoire, il nous faudra attendre plus de précisions.

Dans son communiqué, le ministre demande par exemple aux établissements de santé d’assurer la gratuité des soins. Mais quelle mesure entend-il prendre pour forcer les hôpitaux qui ont refusé de prodiguer le traitement et éconduit systématiquement leurs patients ambulatoires vers les cliniques privées? Un hôpital comme celui du Saint-Sacrement de Québec, qui a obtenu toutes les ressources humaines, financières et techniques de la région de la Capitale nationale, a motivé son refus en affirmant que les hôpitaux sont libres de choisir les soins qu’ils y donnent.

Toute la question des frais accessoires demeure en suspens. Le ministre reconnait que les frais pour une injection dans les cliniques privées étaient « excessifs », qu’une mesure y mettra fin, mais qu’ils continueront à être assumés par les patients. Nulle part il n’est précisé un montant maximum. Est-ce à dire que ce sera encore aux cliniques de fixer un prix arbitrairement? Notre comité a déjà démontré que les gouttes préparatoires dont il est question ne coûtent que dix dollars mais étaient facturées jusqu’à 230 $ avec la bénédiction du ministère, et ce, depuis plus de deux ans.

D’autre part, il n’est pas mention non plus de remboursements pour les milliers de personnes qui ont été abusées à coup de milliers de dollars. Les cliniques privées se sont fait offrir un marché captif de personnes atteintes de dégénérescence maculaire puisque chassées de leurs hôpitaux. Elles ont exploité des patients parmi les plus vulnérables de notre société, soit en majorité des aînés. Il y a moins d’un an, la RAMQ remboursait 200 $ sur des factures de 230 $, le 30 $ étant considéré comme le coût des fameuses gouttes. Puis elle a engagé des médecins contractuels pour répondre aux demandes de remboursement. Tous les refus ont alors été signés par des médecins qui ont prétendu que les gouttes valaient 230 $ et renvoyaient les demandeurs au Collège des médecins. La boucle a été bouclée.  La RAMQ a cautionné ce système, a délaissé sa juridiction aux mains du Collège des médecins. Les citoyens doivent être remboursés. Le comité ne détellera pas. Il y a quantité de plaintes adressées à la Protectrice du citoyen. Une plainte aussi devant le Tribunal administratif du Québec qui pourrait faire jurisprudence. Nous poursuivons les démarches pour un recours collectif. Une demande est en voie d’être acheminée au Bureau fédéral de la concurrence avec la signature des participants de l’assemblée publique de samedi dernier. Un succès à tous égards et qui n’est pas étranger à l’annonce du ministre aujourd’hui. (Voir le compte rendu dans notre site www.asdmq.blogspot.com) Nous attendrons donc plus de précisions de la part du ministre, des hôpitaux et même des ophtalmologistes avant de célébrer. Il n’en demeure pas moins que notre lutte démontre que les citoyens doivent se tenir debout lorsque des élites se moquent de toute éthique comme c’est le cas actuellement. Il y a place pour une action citoyenne. David contre Goliath n’est pas qu’une légende, surtout dans ce cas-ci.

Pour plus d’information :
André Lavoie
1-418-439-3342
1-418-617-0418
Andrélavoie06@gmail.com


1 commentaire:

  1. Félicitation André!

    Même si tout n'est pas encore gagné, c'est un immense avancement! La fin n'est pas loin :)

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